Une histoire d'amour

Noémie était une jeune femme charmante d’une trentaine d’année. Grande, svelte, blonde. Coiffée à la dernière mode, attentive à sa ligne, elle prenait soin d’elle.

Noémie avait beaucoup d’amis et entretenait ses relations avec talent et plaisir. Chaque occasion devenait un prétexte pour organiser une fête ou y participer avec ferveur. Noémie avait le rire facile, haut et fort et l’esprit vif. Ella croquait la vie à pleines dents et ravissait son entourage par sa bonne humeur.

Pourtant un problème venait assombrir son univers : son célibat.

Comme toute jeune femme branchée qui se respecte, Noémie aurait voulu vivre le grand amour avec un amoureux pris sous charme. Elle faisait bien des rencontres, mais brèves et sans suite, elle se demandait si la vie ne l’avait pas oubliée.

Elle avait un ami. Mais Roméo avait huit ans. Et si elle le chérissait pour sa compagnie fidèle, cela ne résolvait pas son problème. Elle lui en parlait, mais il restait sans voix, se contentant de la regarder de ses yeux brillants.

Puis un jour, enfin, elle fit la connaissance de Diégo. Celui-ci tomba sérieusement amoureux d’elle. Elle aussi. Les semaines et les mois passèrent et scellèrent leur relation. Enfin Noémie connaissait les joies de la vie à deux ! Chacun de son côté commençait à envisager une vie commune.

Les familles respectives furent présentées. Noémie vit soudain son univers familial s’agrandir au fur et à mesure que Diégo lui présentait sa nombreuse famille.

De nouvelles habitudes furent prises, pas toujours facile pour elle, bien naturelles pour lui, mais, Noémie ne suivant que son caractère généreux, accepta ces nouveaux proches.

Alors, nos deux tourtereaux décidèrent de s’installer ensemble pour vivre une aventure commune.

Noémie avait pris des habitudes de célibataire et en femme moderne tenait farouchement à sa liberté : ses soirées entre copines, ses séances de gymnastique, ses soins au salon de beauté, ses après-midi lèche-vitrines, ses réunions Tupperware ou lingerie, ses divertissements cinématographiques pas trop intellectuels mais comiques et son ami Roméo.

Chaque soir, il l’attendait assis sur une chaise, ses grands yeux luisant de plaisir dans l’attente d’entendre sa voix. Elle s’asseyait à côté de lui et le prenait dans ses bras et lui contait sa journée, ses amis, ses amours…

Diégo observait cahin-caha cette situation où il avait du mal à trouver sa place. Noémie lui appartenait désormais et il aurait souhaité qu’elle en finisse avec certaines habitudes.

Un soir qu’elle participait à son cours de gymnastique, n’en pouvant plus de la présence de Roméo, il le malmena. Diégo détestait les créatures qui s’incrustaient ainsi. Roméo était craintif et dès le début avait pris Diégo en grippe. Il ne savait pas au juste s’il s’agissait de lui, de son odeur, de sa voix, de ses gestes mais Roméo quittait souvent le canapé quand Diégo entrait dans le salon.

Noémie avait senti la tension entre ses deux amis mais elle avait averti Diégo : jamais elle n’accepterait qu’on ennuie Roméo. C’était son ami depuis longtemps et jamais elle ne voudrait qu’on le jette dehors. Leur amitié était trop forte.

Ce soir là, Diego cria tellement après Roméo que celui-ci se jeta sur lui,  le griffa et alla se réfugier dans la chambre de Noémie, poursuivi par un Diégo en fureur. Roméo n’eut d’autre choix que se réfugier sous le lit.

Quand elle revint, elle trouva Diégo de mauvaise humeur et chercha immédiatement Roméo. Hirsute et réticent, il sortit enfin de sa cachette, cajolé par une Noémie contrariée.

Une dispute éclata entre Noémie et Diégo. Elle reprocha à son ami d’être possessif et jaloux. Elle l’accusa d’avoir profité de son absence pour martyriser Roméo et de vouloir lui confisquer sa liberté. Tout cela n’était que prétexte pour l’asservir.

Alors Noémie déménagea. La confiance qu’elle avait dans Diégo s’était effritée et son amour envolé. Sans remords, elle s’installa chez une amie. Roméo suivit.

Puis elle acheta un nouvel appartement. Elle retrouva ses soirées entre copines, ses séances de gymnastique, ses soins au salon de beauté, ses après-midi lèche-vitrines, ses réunions Tupperware ou lingerie, ses divertissements cinématographiques pas trop intellectuels mais comiques et … son ami Roméo.

Alors, Romeo reprit pleinement sa place, sur le canapé, sur un fauteuil ou dans le lit d’où il avait été repoussé. Ses yeux clignotaient de bien-être, sa fourrure étincelait de joie, ses pattes s’étiraient d’amour sous les caresses de sa maîtresse. On entendait à nouveau son ronronnement de chat adoré dans tout l’appartement.

Sa Noémie lui revenait, il était de nouveau seul maitre à la maison…

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Un petit cadeau pour cette fin d'année...