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desmotsdebrie

Atelier d'écriture créative, écriture partagée, en groupe, littérature, poésie, nouvelles, apprentissage techniques d'écriture,exemples de contrainte d'écriture

Ma rivière

Ma rivière

Longtemps je n’ai vu dans cette rivière qu’un lieu à éviter. Quand j’étais enfant, le chemin de halage qui longeait la Marne était pourtant un lieu propice aux promenades, un bel ilot de verdure que nous empruntions en famille.

C’était un lieu sauvage qui n’avait rien à voir avec les potagers, les jardins bordés de buis où aucune capucine ne fleurissait, ni les vignes bien alignées sur les coteaux ensoleillés.

Certains coins étaient très ombragés et me paraissaient même menaçants.

Quand je prenais le bus scolaire, je regardais souvent cet endroit qui se nichait dans une boucle de la rivière ; celle-ci ne suivait pas un cours droit. Elle n’en faisait qu’à sa tête. La Marne, c’était ma mer à moi. Paisible, sinueuse et verte comme l’émeraude.

Mon imagination trottait au fil de mes lectures et je pensais qu’une famille de capucins y logeait peut-être ou, plus réel une cane y dormait qui s’éclipsait quand des passants envahissaient le chemin. Je voyais la dentelle des fils tendus des toiles d’araignées et un hérisson roulé en boule qui hibernait.

L’hiver, quand les arbres dénudés pointaient leurs branches vers le ciel brumeux et que le chemin apparaissait souvent plein de boue, je suivais, frissonnante, ma mère qui ne se lassait jamais de cette promenade.

Un jour d’automne, qu’elle avait délaissé sa cuisine pendant que mon père débouchait l’évier et que la suie de la cheminée récemment nettoyée parcheminait encore la pièce, elle m’emmena le long de la Marne pour calmer ses nerfs. Elle plaça sur mon crâne un bonnet incommode que je rêvai de jeter par un geste adroit dans la rivière.

La paix de l’endroit suspendit toute tentative. Alors que des feuilles parsemaient le chemin, je jetai mes pieds dans la masse bruyante et je goûtai la fraicheur du sous-bois dénudé.

Le temps a passé, mais la Marne est toujours verte, sinueuse au milieu d’une masse verdoyante.

Quelques bateaux sont amarrés à un ponton qui accentue encore le charme du lieu. Près du pont refait, la petite maison carrée où ma mère est née est toujours là, surplombant la rivière ondulante. La Marne poursuit sa route quoiqu’en pense le temps qui passe.

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Consigne d'écriture: D'après une liste de mots écrire un texte en utilisant ces mots auxquels on aura ajouter une lettre:

  • Évier = éviter
  • Bus = buis
  • Capucin = capucine
  • Mer = mère
  • etc
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N
Ce texte est très agréable et fluide, bien écrit pour que l'on ressente cette Marne pérenne tant dans le paysage que dans le vécu de l'auteure, on sent la fraicheur de cette eau et la nature qui va avec.<br /> Nathalie.
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H
Ah la Marne ! j'y suis particulièrement attaché ainsi qu'une de mes 2 filles qui n'hésite pas à venir de Châlons pour séjourner quelques courtes journées sur les bords de notre chère rivière.<br /> <br /> Bel article, amicalement, Michel.
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