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desmotsdebrie

Atelier d'écriture créative, écriture partagée, en groupe, littérature, poésie, nouvelles, apprentissage techniques d'écriture,exemples de contrainte d'écriture

Le silence hurlait de rire

Le silence hurlait de rire

 

Elle avait été absente trois mois d’hiver ; il avait dû se passer des choses quand même dans la nuit des longues soirées. Il était temps qu’elle reprenne son chemin et qu’elle se balade dans les rues…

Que cherchait-elle donc là-bas ? Elle était réapparue comme elle était partie mais nous étions fous de joie de la retrouver. De son point de vue, elle aurait tellement voulu leur raconter. Mais cela était difficile quand on ne peut pas parler.

Elle aurait décrit les odeurs d’abord, irrésistibles, un appel à l’aventure. Un mélange de feu de bois, de grillades et surtout, de tant de compagnons potentiels.

C’est vrai, elle était partie sur un coup de tête, cavalant sans regarder en arrière, courant à en perdre haleine. Quelle liberté de sentir le vent fouetter ses oreilles, de regarder au loin sans en voir la fin. Tout cela état bien merveilleux.

Prise d’une lucidité soudaine, elle s’était retournée bien sûr, s’arrêtant pour apercevoir leur doux visage familier. Ils n’étaient malheureusement plus dans son champ de vision depuis longtemps.

Elle reprit son souffle et réfléchit, que faire ? Elle était entourée d’arbres, plus immenses les uns que les autres. L’humidité l’encerclait et un frisson glacé lui parcourut l’échine malgré l’épaisseur de ses poils. Elle ne devait pas rester là. Elle se mit en quête d’un abri chaleureux et suivit une faible odeur qui lui chatouillait les narines.

A mesure que l’odeur gagnait en intensité, les arbres se faisaient plus nombreux, la végétation aussi. Tout autour d’elle respirait la forêt. Elle se désintéressa des bruits ambiants pour continuer sa piste.

Soudain, elle aperçut une cabane et gratta à la porte. La nuit était tombée et elle ne voyait pas d’autres solutions.

La porte s’ouvrit en grand et un vieil homme barbu apparut, les yeux braqués sur elle. Elle rentra la queue entre les jambes, les oreilles baissées. Il dû comprendre sa détresse car il s’agenouilla et lui tendit la main. Elle avait trouvé une nouvelle maison. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle découvrit qu’un compagnon vivait déjà sous ce toit !

Les jours défilèrent rapidement, elle était bien nourrie, aimée et câlinée. Les longues nuits étaient douces au coin du feu.

Mais les visages tant familiers lui revenaient sans cesse en mémoire. Alors elle décida de rentrer. Elle erra longtemps dans la nature, sans repères. Jusqu’au jour où elle reconnut le chemin qu’elle avait quitté. Elle s’assit à cet endroit, dans un fol espoir de les revoir. Par chance, de leur côté ils venaient tous les jours dans le même but. Les retrouvailles furent joyeuses. Le temps devenait plus clément.

Le printemps s’annonçait capricieux : il soufflait le froid puis le chaud, le feu allait prendre et pas seulement dans les feuillages.

Elle ne tenait pas en place, avait gardé cette soif de liberté ardente. Les balades duraient plus longtemps mais son envie de quitter le chemin n’était plus. C’est qu’elle n’était plus toute seule maintenant. Elle avait d’autres vies à protéger que la sienne.

Son ventre s’arrondissait, à notre grande surprise et il fallut aménager notre maison pour les arrivées prochaines. Tout cela créait un sacré tumulte, une effervescence générale. Quelle histoire tout de même !

Cela était nouveau pour tout le monde. A mesure que la température grimpait, que les journées s’allongeaient, le poids qu’elle devait porter s’alourdissait. Cela devenait difficile et elle redoublait d’aboiements pour nous le faire comprendre.

Un jour, un curieux monsieur vint frapper à notre porte. Il disait la connaître et suspecta ce que nous savions déjà tous. Quant à elle, elle fut folle de joie de le revoir. Sans compter qu’il n’était pas venu seul. Quelle joie de revoir son amour !

Cette rencontre improbable fut néanmoins chaleureuse et cela nous en apprit plus sur ce qu’il s’était passé. Nous étions rassurés. Ce vieil homme s’avérait être l’ancien garde forestier, à la retraite désormais. N’ayant pas voulu quitter sa chère forêt, il avait élu domicile au cœur même de celle-ci. Il aurait été très difficile de la retrouver, même en ayant cette information avant. Il nous rendit fréquemment visite depuis ce jour, s’assurant qu’elle allait bien.

De son côté, elle était de plus en plus essoufflée, le terme approchait.

Un soir d’été, la maison fut prise de secousses et de cris. D’abord d’une seule voix, ses cris furent repris en chœur par cinq petits êtres plus minuscules les uns que les autres. Tout le monde était en ébullition, aussi bien nous que notre nouvel ami barbu, sans compter les futurs parents. La décision se prit dans l’immédiat de tous les garder.

Après ce tapage, le calme était revenu et le silence hurlait de rire…

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Consigne d'écriture:

Nous allons écrire un texte qui commencera par la phrase suivante :

« Elle avait été absente trois mois d’hiver ; il avait dû se passer des choses quand même dans la nuit des longues soirées. Il était temps qu’elle reprenne son chemin et qu’elle se balade dans les rues… ».

Au milieu du texte, nous commencerons un paragraphe par la phrase suivante :

« Le printemps s’annonçait capricieux : il soufflait le froid puis le chaud, le feu allait prendre et pas seulement dans les feuillages. »

Le texte se terminera par la phrase suivante :

« Après ce tapage, le calme était revenu et le silence hurlait de rire… »

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N
Voilà une bien jolie petite histoire. Nos compagnons à quatre pattes l'apprécieront également!
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