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desmotsdebrie

Atelier d'écriture créative, écriture partagée, en groupe, littérature, poésie, nouvelles, apprentissage techniques d'écriture,exemples de contrainte d'écriture

C'est au mois d'août

C'est au mois d'août

C’est au mois d’août que ma vie prenait tout son sens : garnement d’une dizaine d’années, pas très bon à l’école, pas toujours très gentil avec mes sœurs, et alors pas du tout inquiet pour mon avenir, c’est pour ce long mois d’août (31 jours : imaginez !) passé avec tous mes cousins que je survivais le reste de l’année.

Lorsqu’à l’âge de 7 ans, j’avais déclaré à qui voulait l’entendre : « Non, j’irai pas chez ma tante », mes parents, ouvriers dans une ville moyenne – moyenne à tous points de vue, d’ailleurs ! – n’avaient pas entendu la complainte du petit garçon de l’époque. Ce petit garçon ne voulait qu’une chose : être libre ! Libre de courir, de jouer, de se rouler dans les herbes hautes, de grimper aux arbres… Libre de rire, de chanter, de crier dans cette nature généreuse où vivaient alors mes grands-parents…

A force de cajoleries et de petits mots envoyés en douce à ma grand-mère, avec l’aide précieuse de ma cousine Bérangère, de 5 ans mon aînée, nous avions réussi à convaincre notre aïeule du bien-fondé de notre requête.

Bérangère, élève studieuse et appliquée, avait mis au point un plan infaillible : « Quand le soleil entre dans ma maison, disait-elle, c’est le moment d’écrire à Mamibelle ». (Mamibelle, vous l’avez deviné, était le petit surnom affectueux que toute la famille avait toujours donné à ma grand-mère maternelle).

Le soleil entrait invariablement dans la maison de Bérangère dès les vacances de Pâques. C’est alors, entre la chasse aux œufs de l’aube et le gigot du déjeuner pascal que nous nous mettions à l’œuvre : notre première missive à Mamibelle lui rappelait toujours que lorsque le représentant en confiture passerait au village, dès les feux d’artifices du 14 juillet tirés, elle aurait immanquablement besoin de notre aide pour transférer les nombreux bocaux qui passeraient les 12 prochains mois au frais dans son cellier.

Ensuite, Bérangère, qui avait bien compris que Mamibelle nous plaignait de vivre en ville, assénait le coup fatal : « Donnez-nous des jardins, plaidait-elle. Des jardins où nous pourrons enfin jouer et respirer le bon air de la campagne… »

Mamibelle était facile à convaincre, nous l’avions bien compris. Mais elle ne pouvait raisonnablement pas accéder à notre demande dès le premier courrier. Elle prétendait alors avoir moult missions à accomplir au sein de son village. Au fil des ans, elle fit valoir les arguments suivants : aider les sœurs de l’abbaye voisine à trier le linge pour les bonnes œuvres ; accompagner le curé dans ses visites aux paroissiens ; préparer l’accueil des visiteurs aux ruches du Père Michon ; installer le petit potier dans l’atelier de l’ancien maréchal-ferrant…

Mamibelle avait fini par nous accueillir, mes deux sœurs, Bérangère, ses trois petits frères et moi – tous les mois d’août de mon enfance, jusqu’à mon entrée au collège.

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Consigne d'écriture: Grâce à l'ai de Monsieur Pierre PERRET, voici 6 phrases que nous allons utiliser dans un texte.

  • Le représentant en confiture
  • C’est au mois d’août
  • Donnez nous des jardins
  • Non, j’irai pas chez ma tante
  • Quand le soleil entre dans ma maison
  • Le petit potier.

Ces phrases peuvent apparaitre dans un ordre différent que celui constituant cette liste, mais le thème du texte devra reprendre une de ses phrases qui en sera le titre. Ainsi, si nous choisissons «  le représentant  en confiture », le texte lui sera consacré et nous introduirons les autres phrases dans le texte.

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