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desmotsdebrie

Atelier d'écriture créative, écriture partagée, en groupe, littérature, poésie, nouvelles, apprentissage techniques d'écriture,exemples de contrainte d'écriture

Une visite mémorable

Une visite mémorable

Elle s’aperçut en sortant qu’il avait plu. Certainement un orage venait d’éclater et de déverser des torrents d’eau.

Colombine regarda sa montre. Sous le verre embué elle distinguait la petite aiguille sur le chiffre 4 mais ne put voir précisément la grande aiguille qui semblait se situer vers le haut du cadran.

Elle s’appuya au mur pour reprendre contenance et se souvint :

Avec une équipe de curieux, elle s’était engagée dans une grotte souterraine à 14 heures pour y découvrir de magnifiques stalactites et stalagmites. Chaque participant était muni d’une lampe torche. Cet équipement précisément l’avait lâchée au cours de l’avancée vers une rivière qui serpentait entre les parois rocheuses.

C’était à cet endroit précis que le calcaire montait vers le plafond comme une énorme pile d’assiettes.

Les oh ! et les ah ! des autres participants avaient pris fin. Les lumières de leurs lampes n’éclairaient plus la voute ni les murs puis le faisceau de son équipement se mit à clignoter et s’arrêter. Elle secoua tant et plus cette lampe qu’elle entendit un cliquetis. Certainement une pièce avait cédé. !

Elle était seule au fond d’un entonnoir sans aucune clarté pour en bouger. Elle décida de s’en retourner mais dans l’obscurité son pied glissa sur la roche mouillée. Elle s’arrêta au bout d’une courte course et se retrouva debout dans une eau noire jusque mi-cuisses.

Elle tenta d’appeler : «          Eh oh – Hep - J’ai glissé – Je suis dans l’eau ». Aucun son ne lui revint à part l’écho de sa voix.

Elle tenta de s’accrocher à la roche mais l’ensemble était ruisselant. Au terme de maints efforts elle parvint à se hisser sur le bord, là où elle pensait être passée le long de la paroi.

Elle était transie. Son corps se mit à trembler tant par la satisfaction d’être sortie de cette eau que par le froid qui glaçait sa peau et sa chair.

Elle s’immobilisa un moment puis à tâtons elle reprit sa remontée le long de la roche suintante. Pas un bruit autour d’elle ne se faisait entendre, pas plus des personnes du groupe que de l’eau de laquelle elle était sortie. L’ambiance était lugubre. !

Elle se mit à chantonner pour se prouver qu’elle était bien là, seule, et qu’elle avait bien tous ses esprits.

Encore de multiples efforts pour poser ses pieds en toute insécurité, telle une aveugle puis il lui sembla distinguer au loin une clarté ? Peut-être était-ce le jour dehors ?

Elle se mit à y croire et s’en convaincre. Elle ne pouvait rester au fond de ce trou noir.

Oui, la pénombre diminuait. Elle pouvait voir des reflets sur la roche mouillée. C’était sûr, elle marchait vers la lumière.

Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir se dit-elle. Vas-y Colombine, avance. !

Pas après pas, elle retrouva la sortie, juste là où elle était entrée. Personne à l’horizon, les autres ne s’étaient pas aperçu de sa disparition. ! ?

Elle s’assit quelques minutes sur le sol boueux afin de se ressaisir et d’envisager comment rentrer au gîte qu’elle avait loué pour quelques jours. Ragaillardie elle se releva et vit sur le sol des traces de roues de voitures ; certainement celles qui l’avaient amenée avec les autres aventuriers. Il lui suffisait de les suivre pour retrouver la civilisation.

Toute crottée, elle atteint la proximité d’une route. Elle se mit à longer l’orée du bois quand un véhicule fit des appels de phares.  C’était Jean-Mi, le garçon qui avait eu l’idée de l’expédition. Il était venu à sa rencontre, espérant qu’elle était sortie de la grotte.

Le véhicule stoppa à sa hauteur, la portière passagère s’ouvrit. Elle s’approcha mais elle eut un recul. Collante de boue glaiseuse, elle refusa de monter.

Jean-Mi avec un grand sourire la rassura : « J’ai une bâche à l’arrière je vais l’installer sur le siège et vous pourrez vous asseoir ». Une poignée de minutes après elle était assise dans le 4/4, tremblante d’émotions et de froid.

C’est alors que Jean-Mi lui expliqua : « Des coups de tonnerre ont retenti. Un homme a dit qu’il avait déjà vécu ces circonstances et que s’il se mettait à pleuvoir la rivière allait vite grossir et les lieux devenir très dangereux. Les autres personnes ont pris peur et ont rebroussé chemin sans bruit. Vous nous aviez devancés, tout le monde s’est engouffré dans les voitures, ce n’est qu’en arrivant au gîte que j’ai constaté que vous n’étiez pas là. »

Colombine ne répondit rien, elle se contenta d’opiner de la tête, elle était en colère. Quelle équipe ! pensa-t-elle.

Jean-Mi  stoppa le véhicule devant le grand chalet. Il demanda à Colombine si elle désirait une boisson chaude, et l’invita à le rejoindre près de la cheminée que les occupants avaient allumée.

Elle lui rétorqua : « Pour l’instant j’ai besoin d’une bonne douche chaude pour me décrotter et me réchauffer, après je vais rester dans ma chambre pour me détendre. Je ne vous cache pas que je ne suis pas de très bonne humeur après cette aventure. »

Il reprit « Bien sûr, c’est normal je vous comprends mais rien ne laissait prévoir cette issue pour une sortie qui devait ravir tout le monde. Prenez votre temps. »

Deux heures plus tard, Jean-Mi frappa à la porte de Colombine. Elle ouvrit, un sourire aux lèvres. Elle s’était nettoyée, avait revêtu une tenue bien chaude et avait coiffé ses cheveux flamboyants.

Je vois que vous êtes prête lui dit-il, je viens vous inviter il y a une bonne crêperie à 5 kilomètres. Cela vous permettra de dîner sans la compagnie du groupe de cet après-midi et nous pourrons faire plus ample connaissance.

Elle accepta. Après tout c’était une bonne façon de s’’excuser de l’avoir abandonnée dans la grotte.

L’accueil à la crêperie fut chaleureux. Ils passèrent une bonne soirée. Au retour Jean-Mi raccompagna Colombine à la porte de sa chambre, lui souhaita une bonne nuit et risqua un gentil baiser au coin de ses lèvres. Peut-être de cette suite d’évènements naîtra une idylle ?

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Consigne d'écriture:  Écrire un texte qui commencera avec la phrase suivante:

"Il (ou elle) s’aperçut en sortant qu’il avait plu. Quand cela s’était-il produit ? Cela faisait combien de temps qu’il  (elle) était entré(e) là. Il (elle) s’appuya au mur pour reprendre contenance et …"

A nous de trouver la suite…

                                                                                             

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N
Intrigue sympathique et une fin prometteuse ;o)
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