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desmotsdebrie

Atelier d'écriture créative, écriture partagée, en groupe, littérature, poésie, nouvelles, apprentissage techniques d'écriture,exemples de contrainte d'écriture

Ursalie

Episode 1

Episode 1

La Parenthèse en Brie comme l’indique son nom est situé en Brie, au milieu d’une plaine encadrée par des bois et comme son nom ne l’indique pas, il y fait toujours beau. Si, si, vous avez bien lu. Il y fait toujours beau parce que les gens y sont heureux, enfin presque tous. Et comme ils sont heureux, le soleil leur répond et brille de tous ses feux même en hiver. Mais, je ne vais pas vous parler météo. Je vais vous raconter une aventure où ceux qui ne partagent pas l’euphorie communale finirent par rompre avec leur mauvais caractère.

L’histoire commence par un jour de printemps quand Ursalie, la mercière ouvrit les volets de sa devanture et sourit gentiment à une passante en lui souhaitant le bonjour. Ne croyez pas qu’Ursalie ne disait jamais bonjour. Non, mais pas avec autant de joie dans le regard et la passante, qui passait comme tous les jours s’arrêta net de passer en l’apercevant : Ursalie : éclairée d’un beau sourire, arborant une robe bien cintrée sur une taille fine, de belles chaussures à talon rehaussant la silhouette et galbant les mollets. Quoi d’anormal me direz-vous ? Je vous entends d’ici.

Il faut que je vous dise que La Parenthèse en Brie est un village rond, c'est-à-dire que les maisons et les boutiques ne sont pas alignées mais disposées en rond et que les habitants tels leur village sont ronds, dodus, grassouillets, bien en chair. Brefs de bons ruraux simples et friands de bonnes choses issus des poulaillers et des potagers. Et Ursalie n’échappe pas à la règle, enfin jusqu’à ce qu’elle ouvre ses volets en ce beau mois d’avril sous le regard éberlué d’une passante rondelette. Ici, la maigreur ou la sveltesse ne sont pas à la mode. C’est signe de mauvaise santé.

Notre passante en question s’appelle Florabelle : belle femme de 35 ans, grande, alerte malgré ses rondeurs. C’est la bonne du curé. D’ailleurs, elle se rend au presbytère où l’attend le Père Edelmond.

En plus d’être ronde, Florabelle a très mauvais caractère et ne supporte pas les gens heureux. Il ne faut pas lui en vouloir, c’est à cause d’un chagrin d’amour. Ce qu’elle ne sait pas Florabelle, c’est que c’est bien dommage parce qu’elle est belle, Florabelle.  Et ce n’est pas Fedorel, le cordonnier qui dira le contraire car il l’aime depuis l’école primaire sans espoir de retour.

Le rouge aux joues et la rage au cœur, Florabelle se dirigea vers le presbytère et pour s’y rendre, elle devait traverser tout le village.

Quand elle passa devant la librairie, Virgile, le libraire ouvrait lui aussi les volets de sa devanture. Il lui sourit et la salua d’un bonjour sonore auquel elle ne répondit pas. La tête dans les épaules et les enjambées larges elle traçait sa route.

Virgile secoua la tête et soupira. Il était arrivé il y a un an à peine et avait repris la librairie léguée par l’ami de son père. Virgile était un bel homme, grand, svelte aux cheveux noirs et aux yeux tout aussi foncés. Un large sourire flamboyant éclairait sa face bronzée. Son petit commerce marchait bien et depuis peu des habitants venaient régulièrement des villages voisins pour  acheter des livres.

Nos campagnards, quant à eux, bien gourmands des plaisirs de la vie visitaient de temps en temps la « Librairie de la parenthèse » mais ne s’y attardaient pas beaucoup sauf…Ursalie depuis quelque temps. Comme elle était célibataire et Virgile aussi, vous imaginez ce que pensaient nos briards.

Le soir, au café, situé en face de la librairie, ils en rigolaient et ma foi, c’était sans mal, sans méchanceté. C’était la vie. Et ils aimaient que ça se passe comme ça.

Cependant, Théonis, le cafetier, se demandait quand même comment faisait Ursalie pour lire tous les livres qu’elle portait dans ses bras lorsqu’elle sortait, épanouie de la librairie. Elle avait changé depuis quelques mois et sa silhouette, désormais élancée intriguait le brave homme. Soucieux, il jeta un œil à Albantine, sa femme qui essuyait les verres derrière le comptoir. Depuis quelque temps, il la trouvait rêveuse même si elle lui était toujours dévouée. Chose étrange, elle ne se plaignait plus des rides qui soit disant la vieillissait à l’approche de la cinquantaine alors qu’il la trouvait belle comme au temps de leur jeunesse avec ses formes girondes. Désormais, chaque soir, il s’assurait de ses formes dodues et hier soir, il en était sûr, elle n’était pas aussi gironde que l’avant-veille.

 

A suivre…

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C
J'avais omis de mettre un petit commentaire à ce premier épisode d'une nouvelle série... Ta façon d'interpeler le lecteur et certaines tournures de phrases me plaisent tout particulièrement. Pour moi cela donne au texte une certaine légèreté très sympathique. Je suis intriguée par l'importance "des rondeurs" dans ce texte, il y a un certain mystère autour de celles-ci... J'ai hâte de savoir où tu veux nous amener, Catherine.
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E
Je me souviens d'une URSALIE de mon enfance.<br /> Je suis curieuse de savoir si les deux personnages (réel et imaginaire) vont avoir des affinités !!!!!!
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