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desmotsdebrie

Atelier d'écriture créative, écriture partagée, en groupe, littérature, poésie, nouvelles, apprentissage techniques d'écriture,exemples de contrainte d'écriture

La Rupture Episode 10

La Rupture Episode 10

Le temps s’écoula pendant deux années paisibles. Mertensia et Mimosa coulaient le parfait amour dans le chalet construit par Aquilon et Zéphyr. Mertensia attendait un heureux évènement et tout le monde se réjouissait de la venue de ce petit être. Garance était déjà prête au combat tandis que Reine-claude priait pour que l’enfant n’est pas l’odeur de sa mère ou de sa tante.

Alizée, quant à elle, n’était pas prête pour se marier. Pourtant, tout le monde, à sa manière essayait de trouver un argument qui la décidât. Valentin trépignait alors que Claudette et Yves s’accommodaient de cette lenteur.

Aquilon et Zéphyr venaient juste de terminer le chalet jumeau quand le drame éclata.

Il avait été convenu qu’Alizée irait passer une semaine chez Claudette et Yves pour rencontrer la famille de ce dernier. Tout était entendu quand un matin, Alizée déclara qu’elle n’irait pas.

Consternés, Aquilon et Garance, aidés de toute la famille essayèrent en vain de dissuader Alizée. Mais rien n’y fit. Alizée ne voulut plus en entendre parler. Que s’était-il donc passé pour qu’elle oppose un tel refus ?

Le jour où Valentin, accompagné de ses parents arriva, tout sourire à l’idée d’enlever sa Dulcinée, elle les affronta avec modération mais détermination : Jamais elle n’irait vivre en ville, même pas une semaine. C’était terminé entre eux.

Valentin se mit à pleurer  et se réfugia dans la voiture de ses parents. Claudette fulmina d’humiliation et de honte à la fois et interdit à Alizée d’essayer de recontacter son fils : désormais elle était bannie de leur famille.

Alizée pleura beaucoup. Cette décision était dure. Valentin avait refusé d’habiter le chalet et préférait éviter la campagne. Dans l’immensité de son amour, il n’avait pas compris qu’il imposait sa volonté sans s’occuper d’Alizée. Il avait sanctionné sa décision par un « « Je n’aime pas les villes de province, jamais je ne pourrai vivre ici ».

Cette phrase fut elle fatale à leur histoire ? Peut-être fut elle le point de départ du désenchantement d’Alizée. Car brutalement sortie de ses rêveries d’adolescente, elle avait senti  qu’une vie l’attendait qui n’était pas celle que ses parents prévoyaient pour elle.

Car dans ces années-là, les enfants étaient encore beaucoup à obéir à leurs parents malgré le vent de liberté qui soufflait. A plusieurs reprises déjà, elle avait désobéi.

Ce qu’ils  ne savaient pas, ni lui, ni elle, c’est qu’elle avait cette terre briarde dans le sang et que ce serait peut-être le drame de leur histoire.

Chacun partit de son côté. Yves et Claudette, malheureux de sentir leur fils éprouvé mais soulagés de quitter cette « future belle-fille » qui n’était pas à leur mesure.

Aquilon ne décoléra pas pendant des semaines et Garance, plus fine mouche, intercéda pour que la situation fut le moins pénible possible malgré sa déception. Tous deux avaient accepté Valentin et se préparaient à l’accueillir.

Contre toute attente, Clémentine qui comprenait sa petite-fille bâtit un rempart autour d’elle pour la laisser vivre son chagrin. Car Alizée eut beaucoup de chagrin.

Un soir de printemps, alors que Mertensia s’était assise à côté d’elle sur le banc du jardin, elle pleura en chœur avec sa jumelle. Mimosa les rejoignit, s’assit entre elles, et huma à plein nez l’odeur de Mertensia. Quand Alizée éternua et répandit son odeur, ils se mirent à rire au vent qui se levait.

Jamais ils ne se sépareraient. Ils  vaincraient cette peine là  mais jamais ne l’oublieraient.

Quelques semaines plus tard, Mertensia et Mimosa allongés dans leur lit méditaient. Mertensia se disait qu’elle aurait suivi Mimosa au bout du monde s’il lui avait demandé. Peut-être Alizée n’aimait-elle plus Valentin, tout simplement.

De son côté, Mimosa réfléchissait qu’il se serait  battu pour garder Mertensia. Il n’aurait pas obéi si vite à Mertensia ni à ses parents. Peut-être Valentin n’aimait-il pas autant Alizée qu’il le prétendait.

Et peut-être nos jeunes amis avaient-ils raison tous les deux…

 

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