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desmotsdebrie

Atelier d'écriture créative, écriture partagée, en groupe, littérature, poésie, nouvelles, apprentissage techniques d'écriture,exemples de contrainte d'écriture

Ballade pour des livres

Ballade pour des livres

 

Le bosquet de lilas aux teintes mauve, violine et blanc embaume l’air que disperse une légère brise. Quelques drageons pointent parmi une multitude de fleurettes. Maud se penche, cueille une jolie fleur qu’elle glisse à sa boutonnière et se dirige vers le portail.

Le village où elle vit jouxte la ville. Il suffit de passer le pont et la mégapole vous accueille. Dans le square qu’elle traverse à grands pas, quelques mamans surveillent leurs enfants qui courent dans les allées ou sur la pelouse, d’autres jouent dans l’aire de jeux. Parfois des bancs jalonnent les voies sablées.

Au milieu du square un grand chêne domine. Un écriteau fiché en terre précise qu’il est en place depuis fort longtemps : il est tricentenaire. Sa majestueuse ramée s’étale et procure une zone ombreuse où le promeneur se délecte de la quiétude de l’endroit et se laisse bercer par le gazouillis des oiseaux. A proximité murmure une fontaine.

 

Une fois sortie du parc Maud traverse la chaussée en direction de la librairie. Elle croise les passantes qui se promènent. Sur le trottoir, devant la vitrine du magasin des casiers posés sur des tréteaux attirent les curieux qui examinent les ouvrages, en sélectionnent ou continuent leur promenade. Maud fouille, extrait un volume de poésies puis franchit le seuil de la boutique.

  • Bonjour messieurs, dames.

Elle s’arrête au niveau d’un personnel et demande à voir Monsieur Cabril.

  • Vous êtes ?
  • Maud Marquis.
  • Bien, je vais vous annoncer.

De retour la jeune femme l’invite à la suivre.

  • Bonjour Monsieur Cabril. J’ai rendez-vous avec vous. Je vous remercie de me recevoir.

La conversation terminée, le libraire raccompagne la visiteuse et lui rappelle qu’il l’attend dès mardi à 8H00.

Elle retourne chez elle toute guillerette. Quelle chance, un job d’été dans un univers qui la passionne : les livres. Du bonheur, rien que du bonheur…

En arrivant à hauteur d’un groupe, elle perçoit des propos véhéments. Il semble que des individus ne partagent pas les mêmes vues. Deux personnages à la mine rébarbative haussent le ton. La querelle s’envenime aussi Maud se fait toute petite et poursuit son chemin sans un regard vers l’attroupement.

L’atmosphère est oppressante depuis la fin de la matinée, ce qui explique sans doute une telle hargne.  

 

Lorsqu’elle s’engage sur le pont, elle aperçoit de gros nuages noirs qui se bousculent à l’horizon. L’allure promenade se transforme en pas précipités puis en couse mais l’orage éclate. Des éclairs zèbrent le ciel et tel un canon le tonnerre retentit. Sa hâte ne lui épargne pas la douche. Les nuées crèvent et déversent des trombes d’eau.

Toute dégoulinante elle arrive devant la porte qu’elle ouvre, pousse le vantail, entre dans le couloir. Son regard effleure le parapluie bien sec planté dans la potiche.

Elle se précipite dans la salle de bains où elle saisit une serviette et se frictionne.

 

Peu à peu les éléments déchaînés se calment. Dans sa cuisine, occupée à confectionner un gâteau elle écoute la radio. C’est l’heure des informations. Le présentateur effectue le compte rendu de l’actualité. Il conclut en évoquant l’altercation de la rue Barjavel. Elle tend l’oreille car elle revoit les tristes sires du rassemblement. L’un est mort, l’état de l’autre est préoccupant…

« C’est triste de mourir pour des idées » se dit-elle.

 

 

CAPTRISKEL

 

 

                         

 

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