Une exclusivité : Une journée du mois de mars 2020

En ce jour, mardi 24 mars 2020, nous sommes en plein confinement mais pour moi, cela ne rime pas avec accablement. Haut les cœurs ! Faisons de cette journée un moment plaisant, un épisode de convivialité et un summum d’espoir.

Catherine, ma chère Catherine, mon professeur d’écriture, ton nouveau défi vient bien à propos ; je ne vais pas attendre cette fin de semaine pour te poser mes mots, me voilà déjà devant l’ordinateur claquant mes ongles sur les touches. Ce n’est pas un travail, je t’avouerai même que je trouve sympathique l’idée de te raconter ma journée qui s’écoule dans un orageux calme bien pesant pour certains. J’en ai pris mon parti, ma vie a pris un rythme de croisière bien reposant. Après une petite pause de quinze minutes dans mon espace vert qui est loin d’être un jardin public tant il est peu fréquenté et après avoir englouti mon casse-croûte de seize heures. Je suis de nouveau devant ma page blanche pour toi.

Il ne m’est pas pénible d’emprunter tes mots ; tels les éléments d’un puzzle, je les manipule et les installe ici. Le plus dur pour moi ce sera peut-être de me rappeler mes occupations de ce jour chronologiquement ; Inutile d’augmenter mes capacités de mémorisation, je n’ai pas été surchargée cela va être très facile.

Ce mardi 24 mars, un magnifique soleil orange montait doucement dans le ciel bleu, sans un seul nuage mais la température extérieure m’incita à prévoir mon gros chandail en laine cachemire que je mis sous ma doudoune. Pas la peine de mettre en forme avec ma brosse à picots ma chevelure d’argent, le bonnet de laine cacha bien mes boucles rebelles, signes extérieurs d’une nuit agitée. Dans la petite pièce où je range habituellement vêtements et escarpins j‘ai retrouvé mes chaussures à tiges hautes que j’utilise rarement en cette saison de giboulées et pour cause la pluie nous a abandonnés depuis quelques jours. Le survêtement en molleton fit plus l’affaire que cette tenue habillée pantalon et veste noirs galonnés de satin que j’aime tout particulièrement porter pour les cocktails.

Ah ! Ces cocktails où le serveur de bar nous concoctent des boissons parfumées et alcoolisées pour nous faire oublier les tracas d’une vie sans surprise.

Aller revenons à notre journée de confinement, arrêtons de rêver.

Point de course à pied au programme de ce jour et des prochains, juste une balade solitaire en forêt à la recherche de la famille chevreuil qui habite aux alentours de ma maison, mais aussi de tous les oiseaux qui chantent le printemps. Armée de ma caméra j’avais espéré les apercevoir, les immortaliser en faisant un court métrage sur la vie sauvage de Montreuil aux Lions.  Un petit film que je pourrai envoyer à mes amis citadins bloqués par cette mise en quarantaine générale.

Cette unique sortie quotidienne et autorisée m’a fait certainement plus de bien moralement et physiquement que celle prévue il y a maintenant huit jours. Huit jours déjà d’isolement ! Je devais faire mes courses alimentaires et me rendre à l’établissement qui avaient lavé et repassé les nappes de coton et draps que je devais utiliser pour notre soirée carnaval du 28 mars. Soirée bien entendu annulée, toujours pour ces raisons de sécurité sanitaire.

Cet après-midi, comme pour les jours passés et ceux à venir, mon bureau est devenu pour moi, un parc de stationnement. Je me pose devant mon écran pour quelques heures, j’incruste mes fesses dans le fauteuil, redresse mon dos et seules mes mains s’agitent pour écrire à mes proches. Famille, amis et autres, tous reçoivent de mes nouvelles, jamais je n’ai autant échangé d’idées, de blagues et d’espoir… Le confinement a du bon.

Dame Dragonne

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Consigne: remplacer les anglicismes par des mots ou des expressions françaises.

A vous de reconnaitre les "infiltrés"....