Victoire

Victoire dansait sur le trottoir. Elle avait gagné son combat ce soir, et elle rentrait à la pension en chantonnant de façon aléatoire. Elle poussa la porte du dortoir, et reçut les hourras de ses camarades. Tous ses espoirs de rentrer inaperçue furent anéantis. L'une sortait son mouchoir pour essuyer les larmes de joie, l'autre sautait de lit en lit comme sur un perchoir. La surveillante arriva pour dire bonsoir, et contrairement à son habitude, oublia de sanctionner les pensionnaires indisciplinées.

Victoire se laissa choir sur sa chaise avant de raconter comment après toute une journée d'attente, elle avait eu l'espoir de contrecarrer le pouvoir d'écriture de son adversaire en racontant les faits et gestes des gens de son pays.

Elle avait sorti son écritoire, son encrier et sur son temps préparatoire, elle avait écrit des Briardises, qui a son sens feraient sourire son auditoire. Mais, à cette heure, elle baillait à s'en décrocher la mâchoire et ne pensait plus à cette histoire.

Après une nuit réparatrice, Victoire fit un brin de toilette devant son miroir, avant de se rendre au réfectoire. Ses camarades se levèrent comme un seul homme en battant des mains en un bravo méritoire. Victoire rouge de confusion ne pouvait pas s'assoir tant que duraient les effusions.

Elle allait pouvoir se rassasier avec les fruits du jardin, notamment des poires. Le raps terminé, elle sortit en passant par le prétoire et se rendit jusqu'à la balançoire, où assise elle réfléchit à son destin. Malgré son savoir, elle ne pouvait se prévaloir d'être la meilleure. Malgré sa très bonne mémoire, il lui fallait toujours un peu de temps avant d'écrire sans accessoire.

Son attention fut distraite par un petit oiseau qui sautait sur la mangeoire…

Martine

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Facile à deviner la contrainte d'écriture!