Que ne ferait-on pas avec le courage?

Nous voilà en ce jour dans la cour de la ferme.

Alphonse se masse le pied car son cor lui fait un mal de chien et ce depuis qu’il l’a cogné contre la roue de sa remorque.

Levé dès potron-minet il à déjà fait de multiples voyages dans son champ d’orge.

Il se dépêche car son cou lui prédit un orage avant longtemps.

Il n’en est qu’à un are du ramassage de ce qu’il a coupé et il lui en reste encore neuf à rentrer.

Et des récoltes il en reste encore une belle quantité, les courges, les arecs et d’autre produits qui n’aiment pas l’humidité lors de leur ensilage.

De plus il va devoir s’interrompre pour se rendre à la gare pour chercher Gertrude et il en est rouge de rage, enfin il est plutôt contrarié que vraiment en rage. Elle aurait pu attendre deux ou trois jours voire une semaine avant de venir pour une ou deux semaines.

Et puis il y a ses ogres d’enfants qui vont être dans ses pattes, troubler ses poules et lapins ou vouloir toucher à tout.

Il ne les trouve pas suffisamment soigneux et surtout sans oreille musicale pour qu’il les laisse jouer avec son vieil orgue sans âge. Ce sera sans doute mieux car il ne souhaite pas qu’on le lui abime.

Bon voilà je vais faire encore une tournée au champ pour l’orge ensuite j’irai remplir l’auge des chèvres et celle des cochons avant de me mettre en route pour la gare.

Une fois ses tâches là terminées, il prend sa voiture.

En route il passe le ru, qui, mal entretenu ces derniers temps, risque de déborder lors du prochain orage s’il est trop important. Il va lui falloir envisager de refaire son muret de protection du verger pour éviter les inconvénients d’une possible crue.

Poursuivant son chemin, il prend la rue qui passe devant la cure et aperçoit le curé se tordre le cou pour découvrir qui circule devant chez lui dans l’espoir d’avoir une visite, lui qui en reçoit si peu de nos jours.

Voyant Alphonse dépasser son logis, il retourne à sa besogne de nettoyage de ses cages à lapins et à poules.

Poursuivant sa route, Alphonse lance un salut à son ami le grec qui ne l’est pas mais en a le type et les manières, selon la vieille expression être … comme un grec ou un phoque.

Ho zut alors j’ai oublié de mettre ma soupe à cuire nous allons être obligés de manger nos légumes crus.

Ha ! Voilà ma garce de sœur et ses monstres.

Je m’en remets à la grâce de dieu ou du diable pour que ça se passe bien !

Ils sont tous trois de la race des enquiquineurs patentés.

Haaaa ! malgré tout je les aime bien, surtout de loin, mais le moment qu’elle a choisi est mauvais pour moi avec cet orage qui pourrait gâter mes courges et mon orge.

C’est la question que je me pose. Pourquoi maintenant ?

A-t-elle renvoyé son bon à pas grand-chose de mari ?

L’a-t-elle mis à la rue ?

Ou est-ce elle qui est partie ?

Vais-je devoir l’héberger plus longtemps ?

Avec l’âge elle ne souhaite peut-être plus s’embêter avec d’autres soucis que les siens ou ceux de ses enfants ?

Allons bon faisons bonne figure et contre mauvaise fortune bon cœur et armons-nous pour affronter cette semaine du même courage que pour s’occuper de la ferme.

Et puis s’ils m’aident j’aurais du temps pour jouer de l’orgue et essayer de montrer aux enfants comment en jouer.

Avec de la chance ils pourraient aimer çà !

Bien le bonjour Gertrude ma sœur, bien le bonjour les enfants !

…

« La suite est une autre histoire que je vous raconterai peut-être lors d’une prochaine consigne. »

Art Brend

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Que ne ferait-on pas avec tous les mots contenus dans le mot : "Courage"?