Ode au jardinier

Depuis des années je m’opiniâtre à faire de mon jardin un endroit où je me sens bien. C’est beaucoup de travail certes, mais l’imagination qui ne me fait pas défaut m’aide à trouver des idées. Cependant, j’aurais besoin d’un peu d’aide et de goût pour peaufiner ce coin de verdure.

Cette année, j’ai embauché un jardinier pour tondre l’herbe toujours drue sous les assauts des giboulées et du soleil. Et quel bonheur ! On dit souvent que les petites choses font la différence. Eh bien, cette petite chose magique qu’est une tondeuse passée à point est à mon jardin le peigne qui lui manquait.

Un peu de chaleur, une belle pluie, le Morin qui déborde, un coup de tondeuse et hop, mon jardin ruisselle de verdure. Donc, cette année, une catastrophe n’aura pas lieu : l’herbe sera tondue à point qui montrera comment le jardinier est habile et professionnel.

Vous me direz que je suis contente avec presque rien. Eh bien oui, vivre avec peu quelle richesse. J’en connais qui devraient bien méditer cette petite phrase.

A un moment où je me faisais un idéal d’être à la retraite, je m’aperçois que même le temps dont je dispose rétrécit. M’occuper de mon jardin à plein temps est un sacerdoce trop lourd pour moi. J’ai d’autres choses à faire : comment serais-là à vous parler de mon jardin si je m’occupais de lui sans arrêt ? Je réjouis mes pupilles de le voir si beau et si bien loti. Ne manquent que les oiseaux d’antan, mais je le veux accueillant, les bras ouverts aux invités de passage et au repos mérité d’une retraité qui veut bien vieillir mais pas devenir vieille.

Si ne n’étais pas moi, je pourrais supposer que j’ai des goûts de luxe. Je veux des fleurs, des légumes, des oiseaux, une belle décoration.

Et il suffisait d’un jardinier habile, ponctuel et souriant pour résoudre un problème bucolique à souhait. Pour le remercier de ce nouveau bonheur, j’ai « des mots à édition illimitée », mais il en est un qu’il n’a pas fini d’entendre à tout bout de champs. Vous savez ce petit Mot court Economisé à tort Recommandé à toute occasion Car Il entretient l’amitié.

Et maintenant je peux déclamer :

Dans mon jardin

Près du Morin

La pluie du soir

Evite de sortir l’arrosoir

Et le jardinier adroit

A son bonheur pourvoit

Sans que je le dise

En tondant à sa guise.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Consigne d'écriture: Six phrases imposées à utiliser pour écrire le texte:

- Je veux bien vieillir mais pas devenir vieux (vieille)