Okapie

Née quelque part, loin d’ici, nulle part. Notre rencontre était improbable.

Blottie au fond de l’écurie, tu étais sage comme une image. Tu me regardais les lèvres dans ta mangeoire et la queue en mouvement pour chasser les mouches environnantes. Je me suis approchée et ce fut comme une étincelle. On s’était choisies.

Toi la petite jument peureuse et moi la cavalière peu sûre d’elle.

Tu as été si malheureuse que j’ai dû beaucoup patienter pour gagner ta confiance et t’apprivoiser.

Quelques semaines après notre rencontre, ta situation s’est dégradée et ta vie s’annonçait de plis en plus triste. Impossible pour moi de rester indifférente à cette nouvelle galère que t’imposait la vie.

J’ai longuement négocié pour te racheter et t’offrir la vie que tu mérites.

Maintenant, dans ta nouvelle maison tu vis comme une reine : carottes, pommes, promenades, douches et caresses à volonté.

Ta robe est devenue brillante et douce comme de la soie.

Quelle joie de poser ma joue sur ton encolure, de tapoter ta croupe et de sentir tes lèvres caresser ma main. Tu affronte désormais chaque situation inconnue sans crainte dès lors que je suis prêt de toi.

Notre amitié nous rend plus forte et chaque journée passée auprès de toi me remplit de joie.

Okapie, jument d’une vie, je t’aime à la folie.

                                                                                                             Cacharlaï