3 Novembre 2021
C’était la fin de l’été. Le vent faisait tourbillonner les premières feuilles mortes. Le soleil riait encore. C’était le moment de m’occuper de mes chaussons.
De nature, je suis une personne prévoyante qui accepte facilement le rythme des saisons, mais, cette année, je trouvais l’automne précoce et je m’apercevais que les chaussons n’étaient pas à l’ordre du jour dans les magasins.
Partout, on ne parlait que de l’été, des plages, des vacances pas si lointaines et un peu de la rentrée. Période toujours difficile pour ceux qui « rentrent », petits ou grands.
On tournait la page lentement. C’était mon avis. Malgré un été pluvieux, je trouvais moi, qu’il se prolongeait au-delà du raisonnable, d’autant plus que j’entendais résonner l’annonce des prochaines vacances de la Toussaint. Déjà.
Furetant à droite et à gauche, j’attendais donc mes chaussons. L’idée de les confectionner moi-même m’était venue et elle me parut soudain saugrenue. Malgré tout, je m’y attachais et sans relâche, je cherchais le nécessaire pour les fabriquer.
Mais qui dit fin de l’été, ne dit pas encore automne, humide, froid, brumeux avant goût de l’hiver où les chaussons s’imposent en maitres.
J’aurais pu tout aussi bien les acheter déjà confectionnés par des artisans rigoureux sur la qualité. Mais même ceux-là, je n’en voyais pas la couleur dans les vitrines pourtant alléchantes.
Les chaussons ne seraient-ils plus à la mode ?
Les Français, inconstants et versatiles, surtout en des moments difficiles se seraient-ils tournés vers autre chose ?
Et puis, par un après-midi de fin octobre, je découvris enfin le composant idoine à mes espérances. L’élément principal de mes attentes s’étalait sous mes yeux en rouge, vert, jaune…
Là, sous mes yeux émerveillés, chez un marchand s’épanouissaient de belles pommes de saison.
Enfin, j’allais pouvoir fabriquer les chaussons aux pommes qui titillaient mes papilles !