Atelier d'écriture créative, écriture partagée, en groupe, littérature, poésie, nouvelles, apprentissage techniques d'écriture,exemples de contrainte d'écriture
16 Octobre 2021
Bonjour vous, mes fidèles lectrices et lecteurs ; depuis le mois de janvier vous me lisez et me découvrez à travers mes aventures ; avez-vous noté que celles-ci ont suivi chronologiquement et scrupuleusement le temps qui passe mois après mois ?
Nous voilà déjà en octobre.
Hier, c’était l’anniversaire de ma maman, le 15 octobre. La journée avait débuté comme tant autres… Peut-être un peu plus d’accolades, d’embrassades et d’euphorie chez les deux pattes. Pour moi, réveil, câlins, gamelles, promenades… J’ai dû squatter le jardin toute la journée prétextant que la maison devait rester propre : pas d’empreintes de patounes et de touffes de poils sur le carrelage. Enfin, dans l’après-midi, on m’avait invitée tout de même à rentrer.
Je me revois comme dans un film, toute frétillante et heureuse de mettre fin à ma solitude.
Penaude, je baisse la tête et me dirige vers mon coussin quand une odeur bien particulière vient de nouveau réveiller et énerver mes cellules olfactives. Discrètement, je change de direction et m’approche de la réserve : la salle aux mille trésors. L’odeur y est plus présente. J’y entre et aperçois sur l’étagère, à ma hauteur, un magnifique gâteau ressemblant à la Tour de Pise mais avec seulement quatre étages. Tout blanc, il trône sur un socle garni de fleurs et de tulles entrelacés. J’avance furtivement, tendant mon cou et m’imaginant le goût merveilleux de cette crème fondant sur ma langue et glissant le long de ma gorge.
Ma langue, à qui je n’ai rien demandé et encore moins commandé a caressé mollement les deux derniers étages de la tour laissant dans cette décoration de dentelle neigeuse une empreinte flagrante de son passage.
Délicatement cette fois-ci, j’avance ma langue pour ramener un peu de cette crème sur la blessure béante du gâteau. Une fois par la droite, une fois par la gauche, j’essaie de colmater cette brèche qui ne fait que s’agrandir à chaque passage de mon appendice lingual sous mes yeux effarés.
Je ferme les yeux de bonheur pour déguster cette douceur qui glisse et m’envahit… Quand tout à coup :
Je ne demande pas mon reste ; la queue entre les pattes, collée à mon ventre, je me précipite vers la porte que Maman ouvre. Au passage, elle me donne un coup de torchon sur le dos tout en pestant et m’injuriant avec des adjectifs que je préfère vous taire.
Enfin les invités arrivent et mon isolement dans le jardin prend fin.
Pour le reste de la soirée, je préfère me faire toute petite sur mon coussin devant la cheminée afin de ne pas raviver la colère de maman.
La fête bat son plein, soudain les lumières s’éteignent. Le gâteau est amené au son d’une musique orientale tonitruante et un tonnerre d’applaudissements. Une pluie d’étincelles l’illumine.
Il n’est plus aussi majestueux, il n’a plus ses quatre étages, il ressemble maintenant à la pyramide de Chéops aux côtés bien plats sans aucune dentelle et aux dimensions plutôt modestes.